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Mercredi 28 juillet 2021

Une action entre 5 Carif-Oref pour sensibiliser et professionnaliser sur les parcours des primo-arrivants

  • professionnalisation

Pour cette première action de professionnalisation partagée, les cinq Carif-Oref organisateurs (Bourgogne, Centre Val de Loire, Normandie, Bretagne et Pays de la Loire) avaient choisi d’aborder l’accompagnement des primo-arrivants par le prisme de la compréhension de leur vécu en invitant Cécile Stola, psychologue clinicienne de l’association Elan interculturel.

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Stress et deuils

Le stress est une "relation dynamique et réciproque entre une personne et son environnement". Selon que cette personne évalue la situation comme un défi ou comme une menace, l’émotion qu’elle va ressentir et le comportement qu’elle adoptera seront opposés (créativité/proactivité ou au contraire évitement, fuite…).

La dose de stress influe également sur la réaction de la personne. Si celle-ci est en capacité d’y faire face, elle déploiera énergie positive et motivation, c’est l’eustress. Si l’exposition au stress génère un ressenti négatif et se poursuit trop longtemps, les défenses s’effondrent, c’est le distress.

Le deuil, quant à lui est généré par la perte de quelque chose d’important et engendre un processus de réorganisation de la personnalité. C’est "un processus stressant, intense et prolongé". On distingue le deuil simple (élaboré dans de bonnes conditions), le deuil compliqué (qui témoigne de grandes difficultés à élaborer le deuil) et le deuil extrême (impossible à élaborer, tant la capacité d’adaptation de la personne est dépassée).

 

Le "syndrome d’Ulysse" : stress chronique et multiple aux symptômes variés

Parce qu’elle engendre des changements professionnels, sociaux, culturels, financiers, la migration peut entraîner des risques en santé mentale.

Le "syndrome d’Ulysse" synthétise les deuils compliqués (ou des deuil extrêmes) auxquels doivent faire face les migrants dans leur parcours (perte sociale, culturelle, de territoire, de patrie, de statut social, de liens avec les groupes d’appartenance, d’intégrité physique) et qui favorisent l’apparition de la pathologie psychique.

La solitude, le sentiment d’échec migratoire, la peur des persécutions, la lutte pour survivre constituent des facteurs propices aux situations de stress limite.

Les symptômes constatés relèvent de domaines variés : dépression, anxiété, somatisation (céphalées, fatigue, douleurs musculaires) et/ou dissociatifs (déficit de mémoire, désorientation). Ils peuvent s’additionner et durer jusqu’à plusieurs années.

Pour autant, le syndrome d’Ulysse demeure un "prodrome", en ce sens qu’il est antérieur à la maladie mentale et, à ce titre, son processus peut être enrayé.

 

La résilience : petits pas vers l’adaptation au stress

La résilience constitue un "processus d’adaptation réussi face à l’adversité, aux traumatismes, aux menaces et même aux stress importants". Il ne s’agit pas d’éviter le stress, mais d’apprendre à l’apprivoiser, à le maîtriser progressivement. Chaque difficulté surmontée améliorant l’estime de soi, l’efficacité et la résilience.

L’identification de ressources internes et externes (soutiens), les croyances existentielles, le sentiment de contrôle sur l’environnement et sur soi-même, la motivation, la curiosité, l’humour, les activités physiques, l’altruisme, l’art, la méditation (…) sont autant de facteurs qui contribuent à activer cette capacité. Ce sont ces ressources que les professionnels de l’accompagnement des personnes migrantes peuvent solliciter, dans le cadre de petits ateliers, pour permettre à ces dernières de transcender ces vécus traumatiques.

 

Un deuxième webinaire "Accueil des primo-arrivant.e.s : adopter une posture interculturelle", animé par Elan interculturel est prévu le 18 novembre 2021 de 10h à 12h.

 

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Carif-Oref Pays de la Loire